Dessin

Modelé et rendu

Assez souvent, le dessin est assimilé à une traduction de la réalité par les traits de contours des objets. Cette représentation est purement conventionnelle. Elle est sans doute entretenue par la consommation précoce de la bande dessinée.

Plus généralement, le dessin est défini comme la représentation de la réalité à trois dimensions sur un espace à deux dimensions, traduisant les effets de la lumière sur les objets de l'espace. Cette traduction a pour effet de rendre sensible le volume, la texture des objets, éventuellement leur couleur. À ce type de dessin, on associe diverses notions : la lumière et l'ombre, le clair-obscur, les valeurs, le modelé ou rendu.

La valeur est l'intensité perçue de la lumière réfléchie par un objet. La valeur tient compte de la couleur mais ne la traduit pas explicitement.

La lumière et l'ombre sont des données sensibles comprises par tout le monde. Dans le dessin, la lumière perçue la plus intense se traduit par la valeur la plus claire permise par le médium, l'ombre la plus profonde se traduit par la valeur la plus foncée permise par le médium.

Le clair-obscur est un terme qui désigne l'ensemble des effets de lumière et d'ombre.

Le modelé et le rendu sont deux termes presque synonymes. Ils traduisent l'illusion de volume procurée par la traduction matérielle des effets de lumière et d'ombre.

Concrètement un dessin peut se commencer directement à partir des valeurs en utilisant un outil adapté (pinceau large, craie prise à plat, …). La couleur est traitée ailleurs.

Valeurs, lumière et ombre

Les valeurs traduisent les effets de la lumière et des ombres sur les objets. Elles mettent en « valeur » les volumes donnant ainsi l'illusion de voir en trois dimensions (3D).

Les valeurs suggèrent bien une surface courbe continue ou une surface anguleuse (figure). · Un objet à facette fait apparaître des variations de valeurs discontinues, · Un cylindre fait apparaître des variations continues (dégradé) de valeurs. L'ombre portée exprime aussi des volumes par la déformation sur les objets (figure).

La valeur traduit aussi la couleur propre de l'objet (ce qui est une difficulté pour distinguer ce qui provient de la couleur propre de l'objet et ce qui vient de l'éclairage). Le dessin académique récuse les contours. Tout doit être exprimé par des valeurs. Cependant si deux régions ont rigoureusement même valeur, on se permet parfois un léger trait pour conserver la lisibilité. En principe, on affecte :

1. l'ombre la plus sombre possible à la valeur la plus foncée permise par le médium,
2. la lumière la plus vive à la valeur la plus claire possible. Souvent le blanc du papier mais pas toujours : dans le cas du travail sur papier teinté, par exemple, on utilise un crayon blanc ou de la craie.

On répartit les autres valeurs entre ces deux extrêmes. Pour conserver l'unité (le tout ensemble), on applique et on vérifie que la valeur la plus claire dans l'ombre est plus foncée que la valeur la plus foncée dans la lumière.