Figure
Connaître le corps humain
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Mieux connaitre pour mieux dessiner.
Accélérer et fiabiliser le dessin
Le dessin d'observation consiste à dessiner ce que l'on voit. Si l'on voit juste et si on sait transcrire sa vision sur la feuille, on saura dessiner correctement tout objet, quelle que soit sa nature.
Il est important de savoir dessiner avec aisance et rapidité. Il faut voir, voir rapidement et avec pertinence.
Si on a connaissance des caractéristiques essentielles de l'objet à dessiner, on saura ce qu'il faut regarder d'abord et ainsi on pourra dessiner rapidement. Connaître la figure (morphologie, anatomie) ne sert qu'à apprendre ce qu'il faut regarder pour voir vite.
Il suffit d'apprendre les invariants, les propriétés essentielles qui ne changent pas (ou changent peu) d'une figure à l'autre.
Non seulement on estimera mieux les formes parce qu'on en a une connaissance a priori mais l'analyse de l'écart par rapport à cet invariant (qui n'est qu'approximatif) fournira une information supplémentaire.
Dans cette partie, on ne traite ni de morphologie, ni d'anatomie, on donne les connaissances premières pour guider les débutants.
Séquencement du dessin
Après la première mise en place (effective pour les débutants ou mentale pour les pros), quand on construit le dessin, on ne peut tout tracer simultanément. Pour une figure, on constate qu'il est préférable de suivre l'ordre approximativement du plus stable au plus mobile :
- Le tronc positionne la figure dans l'espace, il est souple mais pas trop
- Les jambes sont fortement subordonnées au tronc et en général le supportent
- Les bras sont particulièrement mobiles autour du tronc
- La tête « flotte » au-dessus du tronc
Les canons de proportions
Un canon de proportions est une sorte de gabarit moyen qui sert de référence pour vérifier la justesse relative d'un dessin. Ce gabarit est construit d'après la connaissance d'invariants remarquables du corps humain. Les invariants sont en général des rapports de longueur, mais il existe des invariants d'angles et des invariants de formes.
Le corps humain n'est bien sûr, pas standardisé, cependant ces invariants donnent de très bons repères
Dans la plupart des canons, le pubis est situé à la moitié de la hauteur du corps humain debout. Ceci n'est pas tout à fait exact. Cependant si on place le pubis à la moitié de la hauteur, le dessin ne sera pas juste mais plausible, pas loin d'être juste. Si on en profite pour évaluer de combien il est au-dessus ou au-dessous, le dessin sera plus exact.
Les canons classiques
Les canons classiquement décrits dans les cours de dessin sont des invariants peu utilisables dans la pratique.
Dans les ouvrages théoriques anciens, il est d'usage de référencer toutes les dimensions par rapport à la hauteur de la tête (canons à 7, 7,5 ou 8 têtes) (Vitruve, Dürer, etc.)
Pour la pratique de dessin, ceci n'est pas commode parce que :
- la donnée première n'est pas la tête mais la hauteur totale de la figure sur la feuille,
- la tête est relativement petite ce qui donne des facteurs de comparaison élevés difficiles à évaluer visuellement,
- la tête doit, en principe, se dessiner en dernier (voir ordre du dessin), elle n'est donc pas, au départ, disponible comme référence
On préférera en pratique des mesures de rapports modérés (1/2 ; 1 ; 1,5 ; 2 ou 3)
Invariants pratiques
Ces invariants facilitent un positionnement global. Ce sont des rapports simples à évaluer : 1, 2, 3
- Le pubis au milieu de la hauteur totale
- L'égalité de longueur jambe-cuisse
- La largeur au niveau des épaules à peu près égale au ¼ de la hauteur (un peu plus pour les hommes)
- La tête à peu près aussi grosse que la partie molle du ventre
- le coude se rabat sur la crête iliaque
- La main se rabat un peu plus bas qu'à mi-cuisse
Très important : ces mesures sont valables de face.
Autres invariants consulter : B. Hogarth (Dessin de nus).
Autres invariants
- Un motif intéressant à repérer est « l'araignée » à 6 pattes constitué des côtés de l'angle presque droit des pointes de seins avec la gorge, des clavicules et des muscles sterno-cléido-mastoïdiens
- Les trois tiers du tronc
- La main est plus courte que la hauteur de la tête,
- le pied est plus long que la hauteur de la tête,
Pour un modèle féminin:
- La largeur de la taille est égale à la hauteur de la tête
À compléter selon ses choix et sa capacité de mémorisation, consulter : Burne Hogarth (Anatomie)
Invariants des membres inférieurs
Les membres inférieurs sont très subordonnés au tronc, ils le soutiennent
- La forme en S ou le B de l'ensemble jambe + cuisse selon l'angle de vision de face ou de profil (invariant de forme)
- L'arc prononcé de la jambe
- L'égalité de longueur jambe-cuisse
- Les angles inversés du mollet et de la cheville (peu visible sur l'exemple)
- La ligne supérieure du pied continue la jambe (comparer avec chien, cheval)
Invariants des bras et avant-bras
Membres supérieurs très mobiles
- Bras et avant-bras sont associés en deux courbes qui « embrassent » (pas vraiment visible sur l'exemple car on voit les arcs par la tranche)
- L'axe de la main (majeur) prolonge le bras
- La ceinture scapulaire doit être intégrée à l'ensemble bras-avant-bras
- De l'épaule à la main, bras et avant-bras donnent l'impression d'être de plus en plus fins (surtout de profil)
- Le coude se rabat sur la crête iliaque et le nombril
- L'extrémité des doigts se rabat un peu au-dessous du milieu des cuisses
Invariants de la tête
Beaucoup de facteurs 1 ou ½ = facile !
La tête sera correctement orientée par le simple placement de l'oreille (très efficace)
- Ligne des yeux au milieu de la hauteur totale
- Sourcils placés au jugé au-dessus de la ligne des yeux
- Bas du nez au milieu de l'espace sourcils-bas du menton
- Bas de la lèvre inférieure au milieu de l'espace bas du nez-bas du menton
- Oreille = entre sourcils et base du nez
- Espace entre yeux = largeur œil
- Largeur du nez (base) = entre-yeux
- Coin des lèvres coïncide en largeur avec milieu des yeux. Le coin des lèvres n'est pas pointu !
Invariants de la main
La main est la partie du corps humain la plus difficile à dessiner. Beaucoup d'éléments juxtaposés. Difficile de faire l'économie du volume des doigts. Doigts à dessiner par cylindres ou mieux parallélépipèdes emboîtés
La main est plus courte que la hauteur de la tête (3/4). La longueur du majeur est égale à la longueur de la paume (centre du poignet)
Doigts :
- Le majeur est le plus long
- L'index et l'annulaire sont plus courts (une demi-phalange)
- L'auriculaire est le plus court (1 phalange/annulaire)
- Extrémité du pouce = milieu première phalange de l'index
- Première phalange du pouce = creux de la paume
- Courbures des doigts en pinces, doigts refermés en courbes convergentes
- Ongles : moitié de la phalange
Invariants du pied
Pour mémoriser la structure, les volumes du pied, se rappeler la structure d'une chaussure.
Deux volumes : le talon, la semelle
Le pied humain est un socle, mais aussi c'est la troisième section du membre inférieur (par opposition voir chien, cheval,…). Si le talon joue un rôle dans l'attitude, c'est aussi un "accident" dans la ligne du membre inférieur.
Le pied doit aussi être vu comme une voûte qui relie une semelle et un talon. Ne pas négliger la bosse du cou de pied
Le pied est accroché à la jambe par une "pince". les côtés de cette pince sont les malléoles.
Vue de dessous on voit quatre-quarts : les orteils, la semelle, la voûte, le talon.
Le gros orteil rebique vers le haut, les petits rebiquent vers le bas. De dessus, le gros orteil se raccorde à l'axe central du pied avec une déviation vers l'intérieur du pied.